Il est une question qui nous taraude toute notre vie, depuis nos premiers pas sur la scène du langage jusqu'à notre sortie de scène finale , qu'elle soit lente ou brutale. Cette question, c'est celle du pourquoi.
"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
samedi 3 octobre 2015
Il est une question qui nous taraude toute notre vie, depuis nos premiers pas sur la scène du langage jusqu'à notre sortie de scène finale , qu'elle soit lente ou brutale. Cette question, c'est celle du pourquoi.
dimanche 20 septembre 2015
Qu'il s'agisse d'un vol ou d'un viol , d'un divorce ou d'un deuil , d'une maladie ou d'un accident , nous avons soudain le sentiment d'être injustement malmenés par les circonstances , de n'avoir pas mérité ce qui nous arrive , que la vie est assez dure comme ça pour ne pas encombrer notre horizon d'obstacles qui entravent notre élan.
Il serait plus sage de se demander pourquoi on n'y a pas pensé avant , pourquoi l'on a fait preuve de tant de naïveté dans ce domaine alors qu'on manifeste tant de sagacité dans d'autres . Si ça arrive aux autres , ne sommes-nous pas nous-mêmes les autres des autres ? D'où vient notre prétention à vouloir être préservé des préjudices subis par notre prochain ? Est-ce à dire que ce dernier , lui , a une prédisposition plus grande au malheur que nous, et qu'il est donc tout désigné pour jouer le rôle de la victime expiatoire ?
On se rappelle notre air fataliste quand telle ou telle de nos connaissances avait subi un coup du sort . On se souvient d'avoir prononcé des paroles comme : il ( elle ) n'a pas de chance ! Il ( elle ) est né(e) sous une mauvaise étoile! En disant cela , on tentait ainsi de s'immuniser contre le malheur , lui assigner une sphère d'influence éloignée de notre existence , en en rejetant la faute aux astres .
L'on aurait dû plutôt y voir un signe annonciateur de notre avenir prochain , s'estimer chanceux d'avoir été épargné jusque-là , et se préparer non plus seulement au meilleur mais aussi au pire . La chute , qu'elle arrive tôt ou tard , sera inévitable . Alors pour lui ôter son caractère redoutable , autant l'anticiper pour mieux l'apprivoiser . Et remercions les autres de nous avoir enseigné , sans le vouloir , que si nous ne sommes pas des dieux, nous n'en sommes pas moins des hommes.
dimanche 13 septembre 2015
On sent qu'il a été aimé , on sait qu'il sera aimé du monde entier maintenant qu'il n'est plus de ce monde . Les vagues l'ont englouti , et avec lui tous nos espoirs de le voir grandir un jour . La mer, honteuse d'avoir perdu son bras de fer avec la mort , l'a déposé sur le rivage dans un linceul d'écume .
Ce qui nous poursuivra tant que notre mémoire gardera trace de cette image de lui , c'est cette horizontalité dérangeante , cette confusion entre sommeil et absence de vie. Un enfant qui dort, c'est un enfant qui vit . Un enfant qui gît est un enfant sans vie.
On lui en veut , à la mort , de nous avoir trompés en copiant aussi bien la vie . On s'en veut surtout d'avoir été assez naïfs pour croire qu'un enfant allongé ne peut forcément que dormir , et ne jamais mourir.
samedi 22 août 2015
Mais ce qui recueille le plus de suffrages ces derniers temps , c'est ce qu'on appelle le "coming out " , autrement dit la révélation , par une personnalité publique , de son orientation sexuelle, pourvu qu'elle ait été jadis réprouvée par la bonne société . Alors qu'autrefois, il était fortement déconseillé de s'épancher sur son intimité, aujourd'hui, toute déclaration en ce sens vaut, à celui qui la fait, d'être panthéonisé. Les médias sont la nouvelle agora où l'on parle sans embarras de ses ébats .
En tête de gondole, la transsexualité qui vient de supplanter l'homosexualité, banalisée récemment par une loi. Grâce aux avancées de la chirurgie esthétique, il est désormais possible de se doter ou de se délester de ses parties génitales si l'on veut faire un pied de nez à Dame Nature. Sautez le pas publiquement, et vous serez louangé comme un héros , et non vilipendé comme un apostat! Ce qui restait l'apanage de la communauté péripatéticienne sylvestre des abords de Paris ( i.e les travailleurs du sexe Brésiliens du bois de Boulogne ) s'est soudainement propagé au milieu artistique de la variété où , comme chacun sait , l'originalité est survalorisée. Le Nec plus ultra, c'est d'arborer la barbe d'un bûcheron sur le décolleté plongeant d'une robe à volants.
Autres fous du volant dans cette course endiablée, les Satanas et Diabola à la sexualité débridée. La conversion à la transsexualité demande, il faut l'avouer, des sacrifices financiers qui peuvent décontenancer les moins fortunés, tandis qu'échanger sa partenaire dans des lieux consacrés, c'est participer, à l'échelle du sexe, à l'économie collaborative tant vantée. Si l'on est politicien néanmoins, cela peut vous coûter votre carrière, d'autant que vous serez victime de " outing" un jour ou l'autre : vos mœurs légères seront étalées dans tous les médias et vous perdrez, de ce fait, partie de votre électorat .
Pour faire son " coming out" en tant que célébrité , il faut donc s'assurer que le jeu en vaille la chandelle . Pour ceux qui digèrent mal leur déclin en popularité , cela peut s'avérer une aubaine inespérée . C'est l'occasion de s'attirer une attention imméritée et de gagner un peu de visibilité . Mais bon, si vous appreniez de leur bouche que vos it-girls préférées fréquentent des gangsters partouzeurs qui fricotent avec des call-girls transgenres, cela vous plairait - il vraiment ?
mercredi 12 août 2015
mardi 4 août 2015
Comme chacun sait, en amont de toute migration aérienne , nous incombe la lourde tâche de rassembler nos effets personnels, qu'ils soient utiles ou futiles, et de les comprimer dans une valise à la taille malheureusement incompressible. Cela fait des décennies que l'on attend que le concours Lépine récompense le concepteur du bagage rétractable et à géométrie variable, mais apparemment , les inventeurs en herbe privilégient les activités de la sphère domestique aux dépens de celle des loisirs.
Pas du tout sérieux, ces gens ingénieux . Des nostalgiques d'Inspecteur Gadget, à moins qu'ils ne vouent un culte à l'inventif Q, sans qui James ne serait pas Bond. Car qui peut me dire l'intérêt que peut susciter un système de repassage vapeur intégré dans un miroir mural pivotant , ou un dispositif pour enlever les bas et les chaussettes sans se baisser? Gageons que nous avons affaire à des phobiques du déplacement géographique , qui préfèrent le voyage immobile devant leur établi à celui, plus risqué, par la voie des airs.
Le mot " risqué", d'ailleurs, n'est pas galvaudé. Prendre l'avion , de nos jours, n'est pas exempt de dangerosité. On n'est jamais à l'abri d'une erreur de pilotage ou pire, d'une prise d'otages qui tourne mal. Dans les deux cas , on monte au ciel plus tôt que prévu. Risqué aussi au sens où , si l'on arrive indemne à bon (aéro)port, on peut cependant atterrir en miettes. Nerveusement parlant.
Certes, on peut dorénavant choisir son siège et se délecter à l'avance de pouvoir contempler le paysage ,la tête dans les nuages. Mais ce plaisir esthétique peut vite être gâté par la proximité génante d'un passager particulier. Un bébé , par exemple , dont les vagissements pourront vous faire regretter d'avoir choisi l'Océan Indien pour destination . Une heure, passe encore . Mais dix heures ! Fort heureusement , les chances de devoir ruser et faire risette à ce type de passager se sont raréfiées dans nos contrées . C'est peut-être le seul cas où l'on apprécie la baisse du taux de natalité .
Mais ce serait trop beau si la liste des doléances s'arrêtait là. Pensez à la patience que vous devez déployer, et l'énergie que vous devez dépenser rien que pour gagner les WC ! Enjamber votre voisin en prenant soin de ne pas vous luxer le genou ( j'en parle en connaissance de cause ...) , éviter de télescoper des individus non identifiés quand vous empruntez l'étroite allée, et surtout vous boucher les oreilles quand vous actionnez la chasse d'eau assourdissante une fois que vous vous êtes soulagé...
Mais ce que j'appréhende le plus et qui me fait relativiser les turbulences abominables , les flatulences abdominales, les sifflements auriculaires , et les tempéraments atrabilaires, c'est, une fois l'avion posé, la fébrilité à ouvrir les coffres à bagages manifestée par les autres participants de cette expédition . Comme s'ils craignaient d'avoir été dévalisés en cours de vol par une brigade nuisible de malfrats invisibles .
Je vous épargne l'attente interminable avant de s'extraire de l'habitacle, et celle encore plus insoutenable devant le tapis à bagages. Ne parlons pas des valises égarées ou embarquées par erreur par un passager perturbé par les péripéties rencontrées . Bref , vous l'aurez compris , mieux vaut faire le plein de sérénité avant de vous engouffrer dans la carlingue d'un long-courrier , ou tout simplement espérer qu'un jour, le rêve de téléportation devienne réalité . Mais alors, les vacances n'existeraient plus , car quitte à se téléporter, on choisirait de ne jamais plus revenir sur terre . Car, ces derniers temps , c'est devenu l'enfer, et on n'attend plus qu'une chose, c'est de finir au paradis !
dimanche 12 juillet 2015
Aux différents âges de la vie correspondent des aspirations différentes . Enfant , on attend avec impatience de conquérir sa liberté et de s'affranchir de la tutelle parentale , jugée souvent trop pesante . Adulte, on regrette d'avoir eu à payer cette liberté tant convoitée par le fardeau de responsabilités encore plus pesantes. Plus tard encore , alors qu'on est sur le point d'être déchargé du poids de la vie et que l'on se retourne sur la trajectoire parcourue, on se prend à imaginer quelle trace nous laisserons une fois que nous serons partis .
Laisser une trace , chacun y parvient à sa manière . De façon immatérielle , d'abord. Nous abandonnons à ceux qui restent des malles de souvenirs , qu'ils soient bons ou mauvais. La mémoire se charge du travail . Des images , des parfums, des inflexions de voix. Des moments partagés . La mort a beau effacer notre présence physique , elle ne parvient pas à gommer l'empreinte singulière que nous déposons involontairement dans l'esprit de ceux qui nous côtoient de loin ou de près .
Des traces matérielles aussi . Les héritages , avec leurs lots de bric-à-brac , sont les témoignages de notre personnalité , de notre intimité , de notre passé . Ils sont la preuve tangible de notre passage sur cette terre . Une fois dispersés , ces objets qui apportaient à notre quotidien leur dose de rassurante proximité perdent leur spécificité. Ils sont comme orphelins , arrachés au tout organique que formait notre foyer , forcés de cohabiter sous des toits étrangers avec d'autres éléments de mobilier.
Bien sûr , pour les plus doués d'entre nous , qu'ils soient génies , héros ou artistes , l'héritage sera d'une autre qualité . Leur nom sera inscrit au frontispice du temple de de la postérité . Ils traverseront les siècles auréolés de gloire . Leurs actes seront chantés par les aèdes 3.0 dans les pépinières luxuriantes des réseaux sociaux . Quant à leurs œuvres , jusque là cantonnées dans des musées , elles auront peut-être le privilège de garnir les logis des futures générations , ne serait-ce que par projection holographique .
Parlons-en des hologrammes ! Ils ne sont pas si surréalistes que ça . Pensez aux travaux transhumanistes en cours pour uploader des cerveaux humains sur un ordinateur. D'ici 2050, aux dires de certains savants, nous pourrions bien avoir accompli un pas technologique de géant et survivre à notre mort en prenant corps immatériellement par le biais de faisceaux laser .
Certes , l'idée est tentante , surtout pour les individus à l'ego surdimensionné. Mais qu'en est-il de la fonction haptique , pour parler cuistrement ? Qu'en est - il de la fonction tactile qui procure tant de bien- être à ceux que nous aimons , tout autant qu'à nous - mêmes ? L'esprit sans le corps n'est rien . Car il serait insensé d'oublier que la plus belle trace que nous puissions laisser sur terre est celle d'un enfant que nous avons vu croître , et que nous armons ,chaque jour , de la légère cuirasse de notre amour pour affronter les vicissitudes de la vie . L'héritage le moins encombrant et le plus reconfortant que nous puissions lui léguer est le royaume de souvenirs édifié au cours du temps et dans lequel il ou elle flânera ,une fois que nous serons partis sans laisser de trace ...