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jeudi 9 octobre 2014

Le nec plus ultra ces derniers temps aux USA, c'est de se passionner pour les clichés anthropométriques publiés dans les commissariats de police. Peu importe le délit commis. Il suffit que le ou la criminelle possède un fort potentiel érotique pour que les réseaux sociaux se déchaînent  et que l'on rêve d'aventures sans lendemain avec un Billy the Kid ou une Calamity Jane version 2.0.

Il faut dire que ce n'est que justice . Pris en otage que nous sommes par des bataillons de selfies duckface, nous nous devions bien, un jour ou l'autre, de tomber en pâmoison devant les frozen faces des photographies d'identité  judiciaire. On boude désormais les bouches en cul de poule, et on fait  les yeux doux aux mugshots des repris de justice, à condition qu'ils soient sexy.

 L'attrait pour les gangsters et criminels psychopathes n'est plus à prouver . De Clyde Barrow  à Charles Manson, la liste est longue de ceux qui ont enflammé la libido des ménagères en mal de rush d'adrénaline. Il faut les comprendre. Le frisson ressenti devant un épisode des Feux de l'Amour n'a rien de comparable à celui éprouvé à la lecture des casiers judiciaires des malfrats . Braquer une banque n'est pas donné à tout le monde. Tuer de sang froid non plus.

Sans compter que la mine glaciale des prévenus contribue à faire monter la température . Et pas seulement des dames , figurez-vous ! Les hommes connaissent aussi des pics de sérotonine à la vue de photos de face et de profil de délinquantes diaboliques . Qu'elles soient expertes en hold up, en homicides, ou en trafic d'héroïne, elles parviennent à leur donner une dose d'excitation plus forte que  leurs porn stars favorites .

Mais que leurs sages épouses se rassurent. Elles ne seront jamais dépouillées de leur sacrosaint lien conjugal par ces diablesses à la main leste . Ces messieurs auraient trop peur de se faire délester de leurs bas de laine pleins à craquer. Ils veulent bien se rincer l'œil et s'imaginer en train de cavaler, cheveux au vent,  aux côtés de ces délinquantes sans foi ni loi , mais ils en resteront là. Le fantasme , ça n'a pas l'air, mais ça n'a pas de prix !

samedi 27 septembre 2014

Ah, les soirées événementielles parisiennes!  Elles font rêver la terre entière ! Non pas tant pour les causes qu'elles défendent que pour les fastes qu'elles déploient .

D'abord le cadre. Il n'est jamais choisi au hasard. Rien n'est trop beau pour séduire des hôtes à la fortune prestigieuse. Éblouir, tel est le mantra! Les écrins aristocratiques sont les plus prisés. Ainsi châteaux, hôtels particuliers, palaces d'époque figurent au nombre des lieux les plus convoités . Les invités, il ne faut pas l'oublier, sont, dans leur majorité,  de simples roturiers. Certains se sont même taillé une réputation en cultivant la feuille de coca au fin fond de la Colombie. Alors, pour chasser de l'esprit l'idée qu'ils ont peut-être les mains sales, on prend des gants pour les accueillir. On les courtise assidûment , même si on les méprise profondément.

Question décor, on verse plutôt dans l'épure. Rien de mieux que les grands espaces vides. Pour tout mobilier , un canapé. On ne sait jamais. Il faut pouvoir ranimer la première victime d'une overdose de champagne millésimé. Car le bar à bulles ne chôme pas.  Il faut que ça pétille dans les coupes autant que dans les yeux.  À ce titre, une escouade de serveurs zélés glisse, avec l'aisance de patineurs confirmés, sur le parquet ciré.  Un ballet savamment chorégraphié .

Quant à l'assemblée, elle est aussi hétéroclite que les specimens d'un cabinet de curiosités.  On y croise des mannequins, aussi dégingandées que désargentées, accrochées à des gnomes vaniteux au compte bancaire excédentaire. Des créatures hyaluronisées , botoxées, et collagénisées , rescapées d'un parc zoologique et en passe d'être naturalisées. Des pseudo-artistes bizarrement accoutrés aux verres fumés spécial soirée. Et officiant derrière sa table de mixage, l'incontournable DJ, amateur de chansons vintage recyclées et décibélisees.

De quoi dérider l'assistance, me direz-vous. Eh bien, vous vous trompez. Elle est plutôt figée, l'assistance. On évite de rire...de peur des rides. Mais on sourit beaucoup, présence de photographes oblige. Il faut faire bonne figure pour avoir une chance d'être immortalisée sur papier glacé. L'argent que l'on a investi dans sa robe haute couture doit être au moins rentabilisé. Sans compter celui que l'on a dépensé pour soutenir la cause humanitaire de la soirée .

Au fait, quelle cause? Peu importe! Il y aura bien un maître de cérémonie pour rafraîchir les mémoires embrumées. D'ailleurs on l'appréhende, le fameux discours! Car à force de rester debout à prendre la pose et dévisager les autres invités, on commence à avoir drôlement mal aux pieds dans des stilettos de cryptofétichistes.  Et comme on s'interdit de poser son séant sur le canapé , la torture promet d'être illimitée .

Patience! Avant le prochain événement, on optera pour  un " Loub job". Gare au contresens! Cela ne veut pas du tout dire qu'on décrochera un job chez un certain Loub. Cela désigne simplement une injection de collagène sous les coussinets des orteils , et c'est tellement plus sexy qu'une semelle orthopédique. Après, on ne s'étonnera plus de s'entendre dire "quel pied ! ".

lundi 22 septembre 2014



Si l'amour a existé de tout temps, les rites qui lui sont associés ont évolué et pris, de nos jours, un caractère bien déconcertant. En guise de témoignage de sa flamme, l'amoureux transi gravait le nom de sa bien-aimée sur l'écorce d'un arbre. Avec la migration des populations rurales vers la ville et la raréfaction de la végétation, ce sont les bancs publics qui ont servi d'écritoire et d'exutoire à la passion. Jusqu'à ce que les grilles des ponts de certaines capitales n'excitent la convoitise des couples énamourés . 

Regardez le Pont des Arts à Paris! On peut dire qu'il porte bien mal son nom. Car quoi de plus inesthétique que la prolifération anarchique de ces "cadenas d'amour" qui l'encanaillent plutôt qu'ils ne l'ennoblissent. Sans compter que c'est de tous les coins du globe que des processions de tourtereaux migrent pour accrocher aux rambardes un cadenas supposé sceller leur amour. Les tonnes  de métal rajoutées ont tellement alourdi la passerelle autrefois si gracile qu'elle n'a pu résister au poids de tant d'effusions et a vu l'un de ses pans s'abîmer dans les eaux saumâtres de la Seine . 

Funeste présage! Serait-ce donc la manifestation du courroux divin?  Peut-être, après tout, Apollon, Dieu des Arts, a-t-il voulu marquer sa désapprobation devant la profanation de ce pont célébrant le pavillon des Arts du Louvre? Peut-être que Vénus n'a pas jugé décent qu'un vulgaire objet, d'un alliage aussi vil, soit utilisé pour célébrer le culte dont elle est la plus précieuse ambassadrice ? 

Pour ma part, je pencherais plutôt pour une autre hypothèse, celle dictée par la sagesse humaine, si tant est qu'il y en ait une. Comme le disait si bien Carmen , "l'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser. Dès  lors, pourquoi vouloir le mettre en cage? Pourquoi s'évertuer à le cadenasser sur un ouvrage architectural qui trempe ses arches dans un fleuve aussi intrépide  que la Seine? Serait-ce un défi lancé à l'onde, élément le moins stable qui soit sur cette terre ? 

Apollinaire l'a pourtant bien perçue,  la qualité fugace et fugitive des sentiments humains . Grâce à lui,  le Pont Mirabeau, vivant tombeau de nos amours défuntes, ne connaîtra pas le sort de son cousin des Arts. Il a compris qu'aucune armure ne résiste à la labilité des choses de ce monde. Il sait que "L'amour s'en va comme cette eau Courante " et qu'il est vain de vouloir le retenir dans les rets de notre entêtement. Au lieu de cadenasser les ponts, verrouillons plutôt notre cœur. Il  n'en sera que plus préservé des errances de la raison et du miroitement des illusions dont, immanquablement, nous sommes le jouet quand nous tombons sous les coup de la passion . 

jeudi 18 septembre 2014

La solitude joue , dans notre vie , autant de personnages que nous possédons d'états d'âme . Tantôt adulée , tantôt anathémisée  , elle est notre amie tout autant que notre ennemie . Souvent elle tient le rôle de confidente pour nous accueillir dans ses bras et recueillir nos larmes . La pudeur nous engage à la convoquer : il est si obscène de vouloir étaler ses malheurs . Surtout ceux qui émanent du cœur . Elle est l'antichambre de notre douleur , la chambre mortuaire de nos amours exsangues  .

D'ailleurs , n'a-t-elle pas, pour qui la goûte,  la saveur de la mort ? N'est-elle pas la mise en bouche d'une autre solitude , pesante et mortifère , que l'on voudrait fuir mais qui sans cesse nous poursuit , une fois que l'âme sœur a déserté notre demeure ? Ce sentiment de vide qu'elle enfante en nous  , c'est celui d'une petite mort , nom pourtant attribué à la jouissance,  si éloignée d'elle de par son essence.  Car si c'est à une apothéose des sens que conduit l'extase charnelle, c'est à leur mise au tombeau qu'assiste , impuissant, l'amoureux éconduit .

De nos cinq perceptions , une seule est  épargnée.Et c'est bien là notre infortune . Car il n'y a pas plus mortifiant que d'être cloués au pilori de la vue , alors que notre souhait le plus cher est de fermer les yeux sur ce monde qui désormais nous indiffère .  En se dérobant à notre intimité , l'être aimé nous condamne à faire le deuil du toucher ( de son corps ) , de l'ouïe ( de sa voix ) du goût ( de ses lèvres ) et de l'odeur ( de sa peau ) .

Ainsi la solitude devient la convive inamovible de nos froides agapes , la compagne inviolable de nos nuits d'insomnie . Le téléphone s'épuise à sonner  dans le vide , le courrier n'est plus décacheté , les sorties sont évitées  , les amis ignorés. L'on se laisse apprivoiser par le silence , écrin et écran de nos souvenirs  où se redessinent les contours d'un bonheur perdu . Et l'on se dit que la solitude est féconde , qu'elle n'est pas aussi stérile qu'on le croit , que si nos sens sont en sommeil , notre mémoire est en éveil , et que tant qu'elle vibrera de nos émois passés , l'arc-en-ciel de l'espoir irisera notre avenir .


samedi 30 août 2014


Une brise qui fait frissonner, des transats en déshérence, un silence orphelin de rires d'enfants qui s'ébaudissent dans les vagues, tels sont les signes qui indiquent infailliblement que l'été tire sa révérence, que l'heure du départ à sonné, que le quotidien va reprendre le dessus avec son lot de servitudes qu'on avait soigneusement remisées dans un tiroir de notre mémoire. Les vacances sont bel et bien terminées. Bientôt les files d'attente interminables, les bousculades, les gyrophares et les klaxons, les rumeurs et la mauvaise humeur.

Alors on regrette d'avoir pesté contre le sable fin qui s'insinuait insidieusement dans nos sacs et nous piquait les yeux au moindre coup de vent.  On s'en veut aussi d'avoir trouvé l'eau de mer si amère quand on avait bu la tasse. Ces petits désagréments ne sont rien en comparaison de ceux qui nous attendent jusqu'à l'été prochain. Plus d'une fois nous aurons les yeux qui piquent, mais pour d'autres raisons. Et les gorgées d'amertume, on les goûtera forcément au fil des saisons .

Heureusement, on emporte, dans la valise de nos souvenirs, des moments inoubliables vécus sous un soleil radieux et un ciel sans nuages. Des amitiés qu'on aimerait durables même si elles ne seront que transitoires. Des visions de palmiers géants oscillant au gré du vent, des chants d'oiseaux matinaux qui nous ont fait aimer nous lever à l'aurore. Des sentiers ombragés dans une forêt de montagne où des rochers de titans, parés de mousse odorante, nous ont révélé une nature grandiose.

Et l'on se dit que la vie vaut la peine d'être vécue. Que quoi qu'il arrive, on reviendra un jour fouler ces plages de sable fin, on se laissera caresser par les courants marins, intimider par la voix rauque des torrents dévalant des sommets, et attendrir par de frêles fougères servant d'ombrelles à des bouquets de cyclamens. On se dit que le temps n'est pas si assassin qu'on le pense. Que ce qu'il nous prend en années, il nous le rend en sensations soyeuses et émotions précieuses. Et qu'il n'est de bonheur plus éclatant que de se sentir vivant !

samedi 23 août 2014


Ah! la plage ! On en rêve toute l'année. Le sable fin, le murmure  des vagues, la caresse du soleil sur notre corps enfin affranchi du port du vêtement. On a traversé les saisons avec détermination , supporté stoïquement que l'automne coquin dévêtisse la végétation,  combattu héroïquement  les assauts de l'hiver belliqueux, guetté avidement l'équinoxe de printemps, annonciateur de douceurs climatiques et d'éclosions en tout genre .

La plage, c'est le lieu ressource dans l'imaginaire collectif. Un coin de paradis qu'on achète à prix d'or et dont on ne peut se passer. On veut bien faire une croix sur les pistes de  Saint-Moritz en temps de crise, mais pas sur le rivage de Saint-Florent et de son onde cristalline .

Alors, on s'y prépare longtemps à l'avance, à notre effeuillage sur le sand carpet. C'est que la concurrence va être rude. Les Lolitas sévissent, et les bimbos aussi. Alors une bonne detox s'impose avant un destockage graisseux. La grâce, par contre, on l'a ou on ne l'a pas .

Après quoi l'indispensable achat du maillot de bain récompense nos efforts démesurés. Si on a passé l'hiver à faire des squats et des pompes, on peut se permettre, passée la trentaine, le bikini sexy, voire le trikini. Sinon, on se contentera d'un maillot une-pièce, mais pas de n'importe lequel : échancré et décolleté, s'il vous plait ! Sans oublier les lunettes de soleil griffées. Pour zieuter et être zieutée .

Le grand jour arrive. Enfin prête pour la descente des marches! Une fois touché le sable ferme, nous repérons le jeune plagiste bodybuildé préposé à la mise en place des transats. Il nous en faut un face au soleil (héliotropisme oblige ) et le plus proche de la mer ( paresse oblige ). Alors l'on peut procéder au rituel du déshabillage. Ni trop rapide, ni trop lent. Juste ce qu'il faut pour susciter le désir.

Telle une hétaïre, nous allongeons notre corps de déesse avant de l'enduire généreusement de crème solaire à indice de protection élevé - les homards, on les aime dans l'assiette, mais on n'a guère envie de leur ressembler . Ah! Le sable fin ! Le murmure des vagues ! La caresse du soleil !

 Mais soudain voilà qu'un ballon fait violemment irruption dans notre champ de vision et vient briser notre quiétude chèrement acquise. Puis c'est au tour d'un petit fripon pris en chasse par une horde hurlante de nous éclabousser de sable. À peine avons-nous repris nos esprits qu'un vendeur ambulant nous oblige à ouvrir la bouche pour gouter l'une de ses pralines .

C'en est trop! Avoir attendu un an pour subir tous ces désagréments! De rage nous lui en achetons trois paquets et les ingérons goulûment . Tant pis pour le trikini ! Demain ce sera plongée sous-marine ! Avec les poissons , rien à craindre : ils sont muets comme des carpes et il ne risque pas d'y avoir anguille sous roche .

jeudi 14 août 2014

"Tu t'appelles comment ? Tu as quel âge ? ". Ces deux questions, il ne vous viendrait pas à l'esprit de les poser à un inconnu de passage , même si vous en brûliez d'envie . Et pourtant , vous vous souvenez les avoir prononcées il y a longtemps de cela, quand vous rêviez de bikini sexy et qu'on vous affublait d'une barboteuse hideuse. Quand vos biceps fluets étaient comprimés par des brassards ou , pire encore , qu'une bouée à l'effigie d'un vilain petit canard ceignait votre taille alors que votre palmipède favori, c'était, bien évidemment,  le cygne blanc .

C'était l'époque où vous utilisiez la parole non pour déguiser votre pensée , comme le proclamait Talleyrand , mais pour communiquer avec authenticité .  C'est maintenant au tour de votre  enfant de les poser , ces deux questions . Vous lui avez assigné un périmètre de sécurité et surveillez , en bonne mère-poule que vous êtes , le moindre de ses faits et gestes , sur cette plage où il va goûter aux joies de la baignade . Sans vous douter qu'il fera peut-être aussi l'expérience de la douche froide .Car si vous êtes en vacances , la nature humaine , elle , ne l'est jamais . Et votre enfant , aussi mignon qu'il est , aura tôt fait d'en faire les frais .

Plantons le décor . L'après-midi touche à sa fin , et la patience de votre bambin aussi . Il a accepté , presque sans  broncher , de se laisser enduire  le corps d'un  écran total poisseux qui lui donne des airs de Casper dans un remake des Bronzés . Il a serré les dents quand vous lui avez ajusté son bob fluo et ses lunettes aux verres miroir , sans vous rendre compte qu'il possède un sens inné du ridicule , et que ressembler à un mix des deux Flics à Miami et des Beach Boys ne correspond pas à ses critères esthétiques - ni aux vôtres , d'ailleurs . Alors , quand vous lui demandez , après une trempette éclair , de s'asseoir gentiment sous le parasol pour pouvoir enfin étaler votre corps de Milf sur votre transat loué à la journée , pas étonnant que le fruit de vos entrailles émette les  grognements d'un fauve en cage  et qu'il soit submergé par l'appel du large .

C'est qu'il n'a pas besoin de longue-vue pour inspecter les environs avec le maximum de précision. Ce qui l'intéresse , c'est avant tout l'action . Et sur une plage , elle se concentre principalement sur une zone bien définie qu'il scrute sans relâche , toutes antennes dehors , prêt à vous fausser compagnie à la moindre occasion . La  portion géographique sur laquelle il focalise son attention , c'est celle où le sable est assez imbibé d'eau salée pour ne pas s'éparpiller en grains folâtres quand on le saisit par poignées. C'est là que le petit d'homme révèle sa nature d'homo faber en se lançant , chaque été , dans la construction de châteaux éphémères . Et c'est avec envie qu'il observe ses congénères lorsque , animés d'une fièvre bâtisseuse  , ces derniers affrontent vents et marées pour édifier remparts et donjons de sable à la longévité programmée .

Votre rejeton, s'il n'est pas poltron, tentera une brèche .  Il guettera le moindre signe de découragement des apprentis maçons pour leur apporter sa contribution . "Tu t'appelles comment ? Tu as quel âge ?"S'il est timoré, par contre, il  demeurera figé comme une statue de sel , tiraillé entre le désir de collaborer et la hantise d'être rejeté. C'est que l'instinct de propriété de ces petites personnes est fortement développé . Même si le sable appartient à tout le monde , ce qu'ils en font n'appartient qu'à eux seuls . Et gare à celui qui s'avisera de leur barboter pelle , râteau , seau ou tamis ! Il lui en coûtera une belle touffe de cheveux arrachés  ou une généreuse volée de sable dans les yeux .

Heureusement ! Les verres miroir ont fait écran et votre mini-moi ressortira indemne après pareil affront . Il ravalera ses larmes et reprendra son poste d'observation sur sa serviette  éponge sans que vous ayez eu besoin de sonner du clairon . C'est alors qu'une méchante vague viendra anéantir le fruit du dur labeur des trois vilains  garçons, qui se répandront en lamentations devant les vestiges de leurs fortifications bidon . De quoi en tirer une bonne leçon!
Comme quoi , on peut devenir vite  un sage , sur un modeste bout de plage , à n'importe quel âge .