Pages

Nombre total de pages vues

vendredi 8 novembre 2013

Il y a certains livres que l'on n'a jamais envie de terminer tellement l'on aime s'y calfeutrer pour échapper aux tumultes de la vie. Il y en a d'autres que l'on n'a jamais envie de terminer car l'on en connaît déjà la fin , et qu'elle nous chagrine . Petite fille, je m'enfuyais quand ma mère abordait le dernier chapitre du Petit Prince . J'ai grandi depuis , mais je refuse toujours de le lire .

C'est que j'en étais amoureuse , du Petit Prince. Il me rendait le sourire , lui et ses histoires de mouton dans le désert . Et puis son entêtement à toujours vouloir  poser des questions me rappelait le mien . Je n'étais plus seule au monde . Un petit garçon aux cheveux couleur d'or , venu d'une étoile lointaine, voulait, lui aussi, percer le mystère des hommes .

Il en avait déjà rencontré , des hommes , sur d'autres planètes, après avoir quitté la sienne  . Un monarque , un vaniteux, un allumeur de réverbères et un géographe , entre autres.  Mais ce n'étaient pas des hommes intéressants . D'autant qu'ils ne lui accordaient  pas grande attention . Ils étaient trop occupés à s'adonner à des activités incompréhensibles . Certains en avaient même perdu le sens commun.

 Alors le petit prince  a pris son courage à deux mains et a tenté sa chance en visitant la Terre . Là , en plein désert , il a enfin trouvé une grande personne qui avait conservé son âme d'enfant . Et il lui a raconté son histoire . Son amour pour une rose coquette et pour les couchers de soleil ; sa manie de déraciner les baobabs et de ramoner les volcans . Sa rencontre surtout avec un renard pas comme les autres. Un renard qui s'est laissé apprivoiser et qui lui a confié un  secret inestimable .

Voilà. Je ne peux pas en dire plus . Je n'ai jamais voulu entendre la suite . Elle est trop triste, paraît-il, et je ne veux pas grandir .  Une chose est sûre cependant .  Quand la nuit tombe et que le ciel se paillète d'or , je ne manque jamais de  regarder les étoiles . Car je sais qu'il est sur l'une d'elles , qu'il a retrouvé sa rose et qu'ils  contemplent tous les deux , en amoureux , des couchers de soleil fabuleux.

jeudi 7 novembre 2013

Dans la communauté des héros intergalactiques , Albator jouit d'un statut particulier : Il est l'incarnation du héros ambivalent. S'il consacre sa vie à éradiquer le mal , il n'en demeure pas moins un pirate, dont l'emblème favori est la tête de mort .

Heureusement pour nous , il se démarque physiquement de l'archétype du corsaire unijambiste à la barbe hirsute . Par sa morphologie exquise , il nous séduit  . Son corps élancé , ses cheveux mi- longs, sa longue cape noire et son sabre de samouraï lui confèrent une élégance toute aristocratique . Même sa balafre et le bandeau de soie noire qui pointe sa borgnitude lui apportent un supplément de distinction .

C'est qu'il est de la race des seigneurs . Le trône médiéval sur lequel il règne et son majestueux vaisseau spatial trahissent son goût pour le raffinement . Il n'est pas un homme comme les autres. C'est un esthète . Et les créatures qui l'entourent reflètent son penchant pour le beau . Que ce soit Esméralda  ou Nausica,  les personnages féminins dans son ombre  sont dotés d'un pouvoir de séduction indéniable .

Même ses ennemies sont des êtres envoûtants. On ne peut manquer de tomber sous le charme de ces sylvidres filiformes  aux yeux luminescents. Elles ont le regard pétrifiant  de la Gorgone  Méduse  et sont aussi impitoyables que  les Parques qui coupent les fils de la destinée humaine . Car seule une froideur de glace se lit sur leur front d albâtre . Somme toute , elles incarnent la féminité dans tout ce qu'elle a de castrateur .

Face à elles , il sait tenir la barre . C'est un capitaine de navire aguerri qui a essuyé beaucoup de tempêtes dans sa vie . A commencer par la mort de sa bien-aimée . Son cœur en porte la cicatrice éternelle . Héros romantique par excellence , Il ne se résout pas à faire le deuil .  On lui pardonne dès lors son mutisme , et son inclination pour la solitude . C'est un homme blessé , et par là-même fragile.

C'est pour cela qu 'il fait notre conquête si facilement . Il n a pas besoin de faire montre de prouesses verbales pour gagner notre amour . Nous sommes toutes acquises à sa cause . Car l'on sait trop ce que la perte d'un être cher génère comme douleur . Alors on fait corps avec lui dans son combat contre les forces maléfiques de l'univers . Et surtout dans son combat contre la part d'ombre qui est en lui , qui est en nous . Car , ne le nions pas  , nous portons tous une balafre à notre âme , et nous hissons inlassablement , chaque jour , le pavillon de l'espérance au mât de notre vie .

mercredi 6 novembre 2013

Depuis le royaume des cieux, Léonard de Vinci doit être aux anges . Non parce que Mona Lisa demeure l'une des œuvres les plus prisées du musée du Louvre . À mon humble avis , le vénérable Maître doit plutôt rire aux éclats ; car  les cohortes de touristes ont beau s'ingénier à vouloir capturer , par tous les moyens photographiques possibles, le sourire évanescent de son modèle , lui seul possède  la clé de son énigme. Ce qui doit plutôt le remplir d'enthousiasme , sinon de fierté , c'est la concrétisation de son projet de 1495, dont peu de monde possède la connaissance .

Car , il faut bien le dire,  le commun des mortels , dans un souci d'épargner à sa mémoire des efforts qu'il juge inutiles, tend bien trop souvent à coller une étiquette hâtive  aux personnalités  trop complexes de ce monde . Aussi  Vinci , pour l'individu lambda , est LE peintre de La Joconde . Mais pour les curieux congénitaux  dont je fais partie , Vinci est bien plus que le créateur d'une œuvre picturale copiée et reproduite à l'infini. Il est surtout un inventeur de génie, et plus particulièrement le géniteur du premier robot humanoïde de tous les temps .

Certes le "chevalier mécanique" n'est pas parvenu jusqu'à nous . A-il seulement été conçu ou est-il resté simplement à l'état de croquis ? Nul ne peut le dire . Nous savons cependant , d'après les carnets de son inventeur , qu'il  possédait une armure et avait la capacité de mouvoir la tête , les pieds et les mains . Ce qui est sûr, c est qu'il  faut enjamber cinq  siècles pour enfin assister à la mise au point d'un robot humanoïde. Le Siècle des Lumières avait certes été le témoin de la conception d'automates insolites comme le canard digérateur de Vaucanson . Mais mis à part ce palmipède doté de la faculté de déféquer en public ( son créateur devait sans doute être anal) , rien de bien transcendant .

Avec l'avènement de l'électronique, la robotique a connu une explosion sans pareille . Dans les années 40, Asimov nous avait laissé entrevoir, dans ses récits de science-fiction,  un monde peuplé de ces humanoïdes fabuleux , voire même dangereux . Un demi-siècle plus tard, la science  s'est chargée de transformer sa fiction en réalité . Nao le robot , nouvellement débarqué dans notre galaxie , est le compagnon dont tout enfant rêve . Pas seulement les enfants d'ailleurs . Moi, par exemple , il m'émeut. Sans doute  parce qu'il me rappelle Nono , le petit robot , l'ami d'Ulysse. On m'a dit que j'aurai une chance de le rencontrer prochainement . J'ai hâte . Si cela se réalise , je pense que j'arborerai le sourire de Mona Lisa , en hommage à Léonard. Car , à mon avis, si elle demeure encore si  insaisissable ,  c'est que Vinci  a voulu garder jalousement le secret de son génie , là-haut , dans les étoiles .

mardi 5 novembre 2013

Colimaçon de poils, poids plume, ta frêle colonne s'enroule quand tu t'endors.
Oeil grand ouvert, vert de lumière, tu m'émerveilles de promesses.
Ourson douillet, doux coussinet, tu te prélasses sur le tabouret.
Voix fluette, effleurements brefs, tu émets une requête.
Croquettes pour minettes, puis tu pétris ma couette.
Arc de cercle, ronron discret, je sais que tu es gaie.
Ficelle et souris verte: tes deux menus jouets.
Ton plumet: droit comme un fleuret.
Ta patrie: la Perse.
Ta perte: la mienne.
Je te serre.
Tu te terres.
Amen.

dimanche 3 novembre 2013

Avoir la tête dans les nuages , c'est quand même bien mieux que de l'avoir sur les épaules . Surtout si, après les orages de la vie, un arc-en-ciel vous tend ses doigts irisés pour vous hisser vers le ciel . Une pincée de poudre de fée , et l'on s'envole, comme Clochette, à destination de Neverland .

Moi,  j'adore les pays imaginaires , et j'essaie toujours de trouver, chaque fois que je le peux , la porte dérobée qui m'y conduit . Enfant, j'étais fascinée par l'une des armoires de ma grand-mère qui recelait une multitude de foulards embaumant les fragrances d'antan . En cachette , je subtilisais  la clé dorée dissimulée dans un  petit coffret d' acajou ,  et me livrais à un pillage éhonté des trésors de ce somptueux réceptacle . Quelques tracés de feutre sur les yeux en guise de maquillage, et je me transformais en Cléopâtre , drapée dans des carrés de soie artistement noués , donnant des ordres impérieux à des esclaves invisibles devant la psyché de la grande chambre rouge .

Déjà , la lecture d'Alice in Wonderland , illustré par Tenniel , m'avait entrouvert les portes d'un monde merveilleux où les chats faisaient de grands sourires et les chenilles  fumaient  le narguilé . Mais c'est surtout l'ouvrage de l'extravagante Miss Travers qui m'a ouvert les yeux sur les profondeurs enchanteresses des surfaces de ce monde . Qui ne se souvient de la scène où Jane et Michael, accompagnés de Mary Poppins et de Bert le ramoneur , sautent à pieds joints sur une dalle en béton ! Quel ravissement de les voir traverser le miroir , chevaucher les destriers de bois d'un carrousel d'époque et croquer des pommes d'amour lors d'une fête foraine !

Depuis,  je ne regarde plus les trottoirs de la même façon . Surtout quand la pluie les enduit d'un vernis luisant et que des flaques offrent leur surface miroitante  à ma vue .  J'ai comme une envie  d'y plonger de tout mon long  , de perdre la notion du temps et de l'espace, et de me métamorphoser  en petite sirène , loin du bruit et de la fureur , dans un royaume silencieux où les murailles sont de corail et les habitants des poissons volants.

samedi 2 novembre 2013

J'ai parfois le sentiment , en parcourant certains articles de presse , de me retrouver au British Museum en face de la Pierre de Rosette , tellement certaines colonnes semblent inondées d'abréviations hiéroglyphiques . Il faut dire que la tendance actuelle est aux sigles et acronymes en tout genre. Dans presque tous les domaines , on fait l'économie de syllabes , de sorte que bon nombre de mots se voient amputés et réduits à une unique lettre . Il est vrai que ce phénomène n'est guère nouveau . Pas besoin de dictionnaire pour décrypter WC ou OK . Mais savez vous seulement que la première abréviation nous vient de la Perfide Albion , et que la deuxième aurait un rapport avec la guerre de Sécession ?

Si , dans le domaine épistolaire , les PJ et les PS n'ont plus de secret pour vous , il en va peut-être autrement pour certains vocables du domaine médical . PMD ou DMLA ne vous disent rien ? Il vaut mieux , d'un côté , car les gens qui en sont affectés ne voient pas la vie en rose. Pour ce qui est de débroussailler le terrain terminologique des services secrets , attachez vos ceintures! Vous me direz , ils sont secrets , donc vous n'avez pas à les connaître , mais bon , l'actualité fait que vous vous trouvez confrontés , bon gré , mal gré , à des discours regorgeant de sigles abscons tels que DST, DGSE , NSA, et GCHQ. La tâche  s'avère d'autant  plus ardue qu'il vous faut souvent naviguer d'une langue à une autre au sein de la même phrase . Mal de mer garanti ...


Il est aussi conseillé d'avoir le pied marin quand on s'immerge dans l'océan des sigles informatiques, majoritairement anglo-saxons . Car entre les flux RSS , les protocoles SSL et IOS, les URL et les URI,  les OASIS et les OSCAR, les SUS et les SLIP,  on a tôt fait de perdre pied si l'on n'a pas, à portée de main, un bon kit de survie . Remarquez , il vous reste toujours la possibilité de lancer un SOS. Car il ne suffit pas de traduire ces maudites abréviations . Encore faut-il les comprendre . Parfois mieux vaut rester dans l'ignorance la plus totale plutôt que de tenter d'en cerner le sens . Car l'on a vite  l'impression d'être affligé du QI d'un lémurien  . Après tout,  ne dit-on pas "Heureux sont les simples d'esprit  car le royaume des cieux leur appartient" ?

En parlant d'au-delà , n'oublions pas que les initiales les plus parlantes , pour la croyante que je suis , sont celles du Fils de Dieu . Bon , il est vrai que Jésus Christ sonne mieux que JC , mais enfin  , il y a pire  comme initiales . Car s'il avait  été appelé Paul Christ ou pire encore , Walter Christ , imaginez de quelles initiales le Sauveur aurait été gratifié . Les Anglais ont d'ailleurs emprunté au latin les initiales A.D pour désigner le début de l'ère chrétienne  : Anno Domini . Et je leur en rends grâce. Car le latin est peut-être une langue morte, mais il demeure néanmoins le substrat de  la nôtre et lui redonne un  lustre que les différents emprunts à l'anglais moderne tendent à ternir . Pas cool ...

Bon, j'espère ne pas vous avoir mis K.O avec toutes mes digressions d'intello. Moi je suis H.S , alors je vais gober quelques M&M's et aller faire un tour  chez H&M . Ensuite  , je compte bien  me connecter à BBM et passer l'aprèm en ligne  avec JC.

SLT et ADM1!

XOXO

PS: Btw , le JC dont je vous parle , ce n est pas le Messie , mais c'est mon Sauveur, quelque part . Mais ça , c'est une autre histoire ...;-)

vendredi 1 novembre 2013

Les bonbons ,  c'est mon talon d'Achille . Alors , bien-sûr , je préfère les savoir à l'abri dans les vitrines des confiseries plutôt que d'en garnir les bocaux de mes étagères . Statistiquement parlant, leur espérance de vie sera plus longue , et  mon taux de glycémie , beaucoup moins alarmant . Or,  pour mon plus grand malheur , un mauvais génie , certainement soucieux de booster la consommation de ces friandises gélatineuses , a mis au point une application smartphone démoniaque mettant  à mal mes bonnes résolutions . Nom de code : Candy Crush . Cible privilégiée : célibataires oisifs . Préjudices imputés :  addiction incurable .

 Heureusement pour moi, je ne rentre pas dans la catégorie des cibles du produit incriminé. Non que je ne sois pas célibataire , ou plutôt , célibattante , terme plus approprié. Mais voyez-vous , l'oisiveté est loin d être l'état qui me caractérise , comme en témoigne la prolifération de mes écrits sur cet auguste blog . Cela dit, je dois avouer subir de plein fouet les retombées radioactives de cette bonbonnière virtuelle .Car , à mon grand dam, je reçois régulièrement, sur un réseau social connu, les invitations répétées d'"amis" souhaitant me faire partager leur passion dévorante pour ce jeu chronophage.

Chronophage , ou plutôt neurophage , excusez le néologisme . Car , après consultation des victimes de l'agression perpétrée par ces sucreries made in UK , il semblerait qu'une large portion de l'hémisphère gauche du cerveau soit visée. Pour ce qui est de l' hémisphère droit , aucun souci . On ne vous demande pas d'être inventif. Bien au contraire . Le but du jeu , c est d'annihiler en vous tout élan de créativité intempestif. En clair, la société King, comme son nom l'indique,  veut régner sur vos esprits en pratiquant un lavage de cerveau carabiné  et en vous incitant à délier les cordons de votre bourse quand vous atteignez un point de non retour.

Car , cerise sur le gâteau , le concepteur britannique de ces bonbons diaboliques en a beaucoup plus qu'il n y paraît dans le citron . C'est pour cela qu'il ne se gêne pas pour se payer votre fraise autant qu'il le peut . Car vous n'avez pas neuf vies , comme les chats , mais cinq . Faute de quoi vous devez patienter trente minutes interminables avant de vous relancer dans votre écrabouillage de gélatine colorée, ou bien mettre la main au portefeuille et permettre au sujet de sa majesté d'accroître ses gains. De quoi laisser un goût amer dans votre bouche ...


Rétrospectivement  , j'ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir été éblouie par le joyau de la couronne de l'empire King . Objectivement , je pense ne devoir mon salut qu'à mon péché de gourmandise . Je ne conçois pas en effet que des bonbons en gélatine  puissent être emprisonnés  dans des grilles et soumis à une destruction systématique massive. À mes yeux , et surtout à ma bouche, cela constitue un crime de lèse-majesté passible d'une peine de prison à perpétuité. Alors, pour une fois, je vais céder à la tentation , courir chez mon confiseur attitré et remplir mes bocaux de ces friandises acidulées . Parce que je le vaux bien, après tout!