On dit que le temps c'est de l'argent. C' était vrai à une certaine
époque , mais à notre ère supersonique , le temps , c'est de l'or. Que
ne fait-on pas pour l'économiser! Pour preuve, la prolifération des
produits trois-en-un.
Auparavant la multifonctionnalité n'était l'apanage que des robots
culinaires. D' un coup de baguette magique, on coupait, hachait
menu et mélangeait les ingrédients . La ménagère lambda se découvrait
soudain une âme de bricoleuse en exhibant son habileté à assembler les
pièces détachées de ces objets non volants identifiés . Du même coup ,
elle démontrait qu'elle savait utiliser sa cervelle . L'homme n'avait
qu'à bien se tenir ! Chose nouvelle, par les temps qui courent , le
trois-en-un ne se cantonne plus seulement à l'espace de la cuisine . Il
envahit salons, chambres et salles-de -bain. Que ce soit les canapés ,
les imprimantes, les poussettes , et même les miroirs maintenant, beaucoup d'objets de la vie courante
se voient dotés du don de transformisme d'un Arturo brachetti.
Fait notable, ce concept fait florès auprès du public féminin ,
particulièrement dans les domaines cosmétique et vestimentaire . L'épiderme et la chevelure féminine sont la cible privilégiée de ces démaquillants et shampoings aux vertus multiples et miraculeuses. Au sein des
firmes à but fortement lucratif, on se lance dans une course contre la
montre pour mettre au point la formule magique qui nettoie ,
désincruste, et hydrate le visage , ou bien lave, démêle et nourrit les
cheveux. Les laboratoires de cosmétologie doivent se plier en quatre
pour satisfaire la demande croissante de consommatrices de plus en plus
exigeantes . Exit le deux-en-un ! On passe à la vitesse supérieure .
La garde-robe féminine n'est pas épargnée non plus, et les accessoires
qui vont avec. Le sexe faible fait état de sa virtuosité à
métamorphoser une robe de ville en robe de soirée en un tour de main.
Idem pour les sacs. Fini le temps des collectionneuses ! Au gain
d'espace dans les armoires se greffe un gain de temps. Il est vrai que
les femmes passent leur vie à courir , et qu'il est donc vital qu'elles ne
sacrifient pas tout leur temps libre à s'adonner à des futilités pour
leur bien-être . Elles ne sont plus au foyer depuis des lustres , mais
elles ne font pas tapisserie à la maison quand elles ont enfin le loisir
de la réintégrer. Dans l'inconscient collectif , une femme doit être
rentable , et doit surtout penser aux autres avant de penser à elle-même...
Bref, vous l'aurez compris, l'avènement du trois-en-un , ce n'est qu'un
leurre de plus pour rappeler à la femme qu elle n'a nul besoin de
gaspiller du temps pour s'occuper d elle-même . Car appliquer une seule
crème, un seul shampoing au lieu de trois , cela fait une sacrée
différence d'abord financièrement parlant , mais surtout temporellement . Sous
le couvert de procurer des bienfaits jusque-là ignorés à la gent
féminine , ces produits nouvelle génération l'asservissent davantage . La guerrière des temps modernes dispose de plus de temps pour moins se consacrer à son apparence .
Sonnez , clairons! Il est impératif de réparer cet outrage au plus vite . Pour cela ,
je ne vois qu'une solution. C'est de demander à Dieu , plutôt qu'à ses
saints , un miracle . Prions pour qu'un homme nouveau voie le jour , un
homme unique aux qualités multiples , un dix-en-un si possible , l'homme-orchestre dont toute femme rêve , qui conjugue les talents d' un
époux, confident, amant, père, cordon bleu, chauffeur , plombier,
électricien, agent d'entretien, et , pourquoi pas, philosophe , de façon à
honorer , comme il se doit, la déesse faite femme que chacune d'entre
nous incarne avec tant de panache .
"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
dimanche 29 septembre 2013
mercredi 25 septembre 2013
Je vais sans doute vous étonner, mais moi, j'adore tourner en rond . Et
si je le pouvais , je passerais ma vie à virevolter. Je pense que , déjà ,
in utero, je devais m'exercer à tournoyer . C'était inscrit dans mes
gènes. Du coup, on a du mal à me suivre . Je donne le tournis , même .
Pourtant, si l'on y réfléchit bien, le cercle est omniprésent dans notre vie. Il n'y a qu' à lever les yeux pour s'en apercevoir . Le soleil , il est bien rond . Et la lune aussi. Quant à la terre, non seulement elle joue les derviches tourneurs du matin au soir, mais elle s'est aussi mis en tête de courtiser le soleil en dansant voluptueusement autour de lui . Elle n'a pas encore compris que ce n'est pas le meilleur moyen de lui courir après ...
Nous-mêmes , à notre modeste échelle , nous n'arrêtons pas de voir et de faire des ronds.
Dès le réveil , nous portons à nos lèvres tasses , bols et mugs, avant d'ingérer , plus tard dans la journée , des tartes et des tourtes . Sur la chaussée, le conducteur est cerné de toute part. Le cercle prolifère: volants, roues, panneaux d'interdiction et même feux de signalisation. Que dire des ronds-points ! On ne les compte plus . Sans la Place de l'Étoile , Paris ne serait plus Paris !
Quant à nos enfants , on leur inocule le virus sans le savoir . Bien avant qu'ils n'apprennent à manier le compas , ils goûtent au vertige des carrousels, assistent à des spectacles de cirque , et font même des rondes à l école. Les plus malchanceux d'entre eux sont gratifiés d une coupe au bol . Après ça , leurs parents ouvrent des yeux ronds quand on leur dit qu'ils ne tournent plus rond ...
Oui, le cercle à encore un bel avenir devant lui . Et l'on aurait tort de s'en plaindre. Car quoi de plus magique qu'un cercle ? Demandez à Merlin l 'Enchanteur. Il en connaît un rayon sur les chevaliers de la table ronde . Donc bannissez une bonne fois pour toutes de votre langage l'expression " cercle vicieux", et préférez-lui " cercle vertueux ". Et surtout, n'ayez plus peur de tourner en rond . Après tout , ne dit-on pas de la vie qu'elle est un tourbillon ?
Pourtant, si l'on y réfléchit bien, le cercle est omniprésent dans notre vie. Il n'y a qu' à lever les yeux pour s'en apercevoir . Le soleil , il est bien rond . Et la lune aussi. Quant à la terre, non seulement elle joue les derviches tourneurs du matin au soir, mais elle s'est aussi mis en tête de courtiser le soleil en dansant voluptueusement autour de lui . Elle n'a pas encore compris que ce n'est pas le meilleur moyen de lui courir après ...
Nous-mêmes , à notre modeste échelle , nous n'arrêtons pas de voir et de faire des ronds.
Dès le réveil , nous portons à nos lèvres tasses , bols et mugs, avant d'ingérer , plus tard dans la journée , des tartes et des tourtes . Sur la chaussée, le conducteur est cerné de toute part. Le cercle prolifère: volants, roues, panneaux d'interdiction et même feux de signalisation. Que dire des ronds-points ! On ne les compte plus . Sans la Place de l'Étoile , Paris ne serait plus Paris !
Quant à nos enfants , on leur inocule le virus sans le savoir . Bien avant qu'ils n'apprennent à manier le compas , ils goûtent au vertige des carrousels, assistent à des spectacles de cirque , et font même des rondes à l école. Les plus malchanceux d'entre eux sont gratifiés d une coupe au bol . Après ça , leurs parents ouvrent des yeux ronds quand on leur dit qu'ils ne tournent plus rond ...
Oui, le cercle à encore un bel avenir devant lui . Et l'on aurait tort de s'en plaindre. Car quoi de plus magique qu'un cercle ? Demandez à Merlin l 'Enchanteur. Il en connaît un rayon sur les chevaliers de la table ronde . Donc bannissez une bonne fois pour toutes de votre langage l'expression " cercle vicieux", et préférez-lui " cercle vertueux ". Et surtout, n'ayez plus peur de tourner en rond . Après tout , ne dit-on pas de la vie qu'elle est un tourbillon ?
lundi 23 septembre 2013
Marguerite, c'est le nom d'une fleur . Et pas de n'importe laquelle. C'
est la fleur-oracle de notre enfance, celle qui nous révèle , par son
effeuillage, l'amour que nous porte l'élu de notre cœur . C'est aussi le
nom de la célèbre courtisane immortalisée par Dumas fils: la Dame aux
camélias. Une femme-fleur arborant des camélias ! Dumas avait du flair
quand il transmue Marie Duplessis en Marguerite Gautier. Car quoi de
plus enivrant que de se glisser dans le sillage capiteux de cette
hétaïre sulfureuse , qui traversa le ciel des demi-mondaines comme une
étoile filante . Les météores laissent une empreinte bien plus profonde
que les astres éternellement fixés à la voûte céleste . Aussi lumineux soient-ils , ces derniers suscitent certes notre admiration, mais ils
ne possèdent pas cette fulgurance capable de nous ébranler dans tout
notre être .
Ce soir , à l'Opéra Garnier , une Etoile a incarné l'héroïne au destin tragique. Une étoile pas comme les autres. D'abord parce que c'est ma sœur et qu'elle illumine ma vie depuis des siècles . Et puis aussi parce que Dieu, en la créant, l' a dotée d'un don surnaturel , celui de séduire les anges. Les séraphins ont sans doute été charmés par cette danseuse gracile , au teint diaphane moucheté d'éphélides et aux jambes interstellaires . Ils ont été conquis par sa bonté et son humilité aussi. Et sa ténacité . C'est pour cela qu ils l'ont prise sous leur aile . Quand elle évolue sur scène , ils descendent des cieux pour la bénir. Ce soir , ils étaient venus en grand nombre. Je les ai senti effleurer mon âme à plusieurs reprises . Je les ai même entendu sangloter quand Marguerite rejoint l'éternité . Réussir à émouvoir les anges , c'est un privilège qui n'est pas donné à tout le monde . Alors , si un jour, vous avez la chance de contempler ma sœur danser, ne vous inquiétez pas de vous sentir parcourir de frissons. Ce sera simplement le frôlement des plumes d'un ange , qui passe....
Ce soir , à l'Opéra Garnier , une Etoile a incarné l'héroïne au destin tragique. Une étoile pas comme les autres. D'abord parce que c'est ma sœur et qu'elle illumine ma vie depuis des siècles . Et puis aussi parce que Dieu, en la créant, l' a dotée d'un don surnaturel , celui de séduire les anges. Les séraphins ont sans doute été charmés par cette danseuse gracile , au teint diaphane moucheté d'éphélides et aux jambes interstellaires . Ils ont été conquis par sa bonté et son humilité aussi. Et sa ténacité . C'est pour cela qu ils l'ont prise sous leur aile . Quand elle évolue sur scène , ils descendent des cieux pour la bénir. Ce soir , ils étaient venus en grand nombre. Je les ai senti effleurer mon âme à plusieurs reprises . Je les ai même entendu sangloter quand Marguerite rejoint l'éternité . Réussir à émouvoir les anges , c'est un privilège qui n'est pas donné à tout le monde . Alors , si un jour, vous avez la chance de contempler ma sœur danser, ne vous inquiétez pas de vous sentir parcourir de frissons. Ce sera simplement le frôlement des plumes d'un ange , qui passe....
dimanche 22 septembre 2013
Essaouira, le vent s’engouffre par tes créneaux en ton sein , et gonfle tes poumons de cité corsaire.Tel un navire de guerre, tes canons pointés vers l’horizon, tu défies l’océan et ses lames en furie. La blancheur de tes murs claque comme une voile, tandis que tes portes de bois posent leur regard bleu turquoise sur les frêles silhouettes colorées s’écoulant le long des ruelles. En cet après-midi de printemps, le soleil ruisselle sur tes toits aplatis par la chaleur.
Ignorant les passants, deux chats noir ébène , enroulés comme deux rubans de réglisse, reposent à l’ombre d’un banc de pierre. Non loin, Amine , treize ans, me sourit et me fait signe de le suivre avec un air de mystère.Ses yeux noisette respirent la candeur et semblent heureux de me conduire là où personne ne va.
Au détour d’un bâtiment lépreux , une cour secrète, de modestes dimensions, se révèle à ma vue. Là, emplissant l’espace de sa toute-puissance végétale, un ficus géant déploie ses vigoureuses ramures vers l’azur étincelant. Le colosse trône sur un entrelacs de racines , agrippant la terre de ses doigts noueux.
« Il a trois siècles », me dit Amine tout-bas, avec un respect empli de fierté.Puis il s‘assoit au pied de l’arbre , comme pour m’en faire mesurer la grandeur , lui , le petit prince à la peau dorée au royaume des baobabs. Mes yeux éblouis remontent vers la couronne émeraude du vénérable ancêtre. Là-haut, depuis des siècles, les feuilles tissent un vaste étendard percé, à maints endroits, par les coups de rapière du dieu soleil , et ce sont autant d’ étoiles qui me clignent des yeux avec malice, dans cette petite cour aux mille et un délices.
samedi 21 septembre 2013
C’est la nuit, que, se dressant telle un phare au-dessus de la marée humaine qui déferle à ses pieds, la Koutoubia prend vie. Il faut être patient, guetter la venue du crépuscule depuis les hauteurs du Café de France, pour être témoin de sa métamorphose. Simple minaret le jour, elle se voile , la nuit, de mystère, et , s’harnachant de lumières, guide les pas du promeneur solitaire à travers cet océan de clameurs, d’odeurs et de saveurs ,vers la place Jemaa El Fna.
Peu à peu, les lampions des carrioles des marchands ambulants ouvrent leurs yeux d’or . Et déjà montent des réchauds à brochettes une fumée épaisse qui rappelle ces lourds nuages d’encens en suspension lors des célébrations religieuses. La place , jusque-là engourdie par le va-et-vient rhapsodique des touristes réchappés du souk, émerge lentement de sa torpeur. Elle se recueille avant d’accueillir d’autres hôtes, d’autres atmosphères . Et on se plaît à imaginer qu’un génie tout-puissant se matérialise subitement dans le creuset de cette lampe merveilleuse .
Gesticulant comme une marionnette dans sa djellaba blanche, un conteur officie devant son auditoire accroupi. Ses bras scandent la musique de ses paroles, tandis qu’au loin, s’élève dans les airs comme la voix aigrelette d’une cornemuse . Mais l’instrument est nerveux, et ses contorsions sonores , appuyées par le rythme effréné d’un tamtam, tiennent plus de l’incantation propre à évoquer les djinns.
Mais déjà ,ce n’est plus l’Ecosse et ses lochs brumeux qui jaillissent à mes yeux, mais la Chine et son dragon fabuleux qui fait trembler les hommes. L’animal, jusque-là tapi dans des profondeurs insondables , a fait brusquement surface ,et son corps de reptile aux écailles de feu ondule dans la foule. L’air, devenu irrespirable , s’embrase à son passage. Et tel Néron contemplant Rome incendiée, je tréssaille de bonheur quand enfin le cœur rougeoyant de Marrakech se met à battre violemment .
Peu à peu, les lampions des carrioles des marchands ambulants ouvrent leurs yeux d’or . Et déjà montent des réchauds à brochettes une fumée épaisse qui rappelle ces lourds nuages d’encens en suspension lors des célébrations religieuses. La place , jusque-là engourdie par le va-et-vient rhapsodique des touristes réchappés du souk, émerge lentement de sa torpeur. Elle se recueille avant d’accueillir d’autres hôtes, d’autres atmosphères . Et on se plaît à imaginer qu’un génie tout-puissant se matérialise subitement dans le creuset de cette lampe merveilleuse .
Gesticulant comme une marionnette dans sa djellaba blanche, un conteur officie devant son auditoire accroupi. Ses bras scandent la musique de ses paroles, tandis qu’au loin, s’élève dans les airs comme la voix aigrelette d’une cornemuse . Mais l’instrument est nerveux, et ses contorsions sonores , appuyées par le rythme effréné d’un tamtam, tiennent plus de l’incantation propre à évoquer les djinns.
Mais déjà ,ce n’est plus l’Ecosse et ses lochs brumeux qui jaillissent à mes yeux, mais la Chine et son dragon fabuleux qui fait trembler les hommes. L’animal, jusque-là tapi dans des profondeurs insondables , a fait brusquement surface ,et son corps de reptile aux écailles de feu ondule dans la foule. L’air, devenu irrespirable , s’embrase à son passage. Et tel Néron contemplant Rome incendiée, je tréssaille de bonheur quand enfin le cœur rougeoyant de Marrakech se met à battre violemment .
mercredi 18 septembre 2013
Ça n'a pas l air , mais cela fait
bientôt trois semaines que BB Blog a vu le jour . Je m'en
souviens encore . Ni péridurale , ni forceps ! Un accouchement sans
douleur ! Le rêve ! Depuis , les insomnies sont devenues mes alliées
. Normal , j'occupe mes nuits à le bichonner. Après consultation d'
un spécialiste, le nourrisson se porte plutôt bien . Sa courbe de
croissance est plus qu'honorable . Croisons les doigts !
Il faut dire que je l'emmène partout
avec moi . Il a pris le soleil sur les plages de l'Ile de Beauté, a
arpenté le Grand Foyer de l' Opéra Garnier , a parcouru
la rue des Martyrs en long et en large , et a même discouru
avec feu les carpes du domaine de Marly-le-Roi. Versailles , ce sera
pour plus tard . Procédons par étapes.
Une chose est certaine , BB Blog
possède un avantage indéniable sur ses congénères: il parle !
Rendez-vous compte ! C'est inouï . Il faut dire que la gestation a
été longue . Il a fallu quelques années avant qu il ne soit
finalement expulsé du cortex de sa maman. Alors , il faut le
comprendre . Il devait s'ennuyer ferme là-haut . Surtout que ses
idées se bousculent vite , et que le sang lui monte vite a la
tête . Alors il a fallu qu il réagisse . Il a pris son courage à
deux mains , a passé de longues nuits à parfaire son maniement de
la langue française , et a mis un peu d'ordre dans la cervelle
maternelle. C'est un BB très prévenant , comme vous pouvez le
constater. Et surtout très prévoyant . Car il se doutait bien qu'un
jour ou l'autre , sa génitrice partirait en vrille si rien n
était fait .
Pas étonnant donc , que BB Blog soit
très choyé sur la blogosphère. Il reçoit beaucoup de courriers
électroniques . Il ne sait plus où donner de la tête
parfois. Il a même reçu des demandes en mariage . Vous imaginez
? Heureusement que sa maman veille au grain. Un BB Blog , c'était
inespéré pour elle . Alors rien n'est trop beau pour lui. Elle
le pomponne . En ce moment , il est vêtu d'une grenouillère rouge .
Le bleu , c'est trop commun. Il fallait qu'il se distingue des autres
. D'autant qu'il vient d'être sélectionné par le comité des
Golden Blog Awards. Ce n'est pas rien. Alors , soyez gentils .
Votez pour lui . Il en a besoin . Car, il ne faut pas l'oublier
, "Dur , dur d'être un BB!".
mardi 17 septembre 2013
Qu’on se rende au domaine de de
Marly-le-Roi, et le premier sentiment qui nous étreint est la
déception . Une majestueuse allée , bordée de sentinelles
végétales, nous conduit avec pompe à un écrin de verdure. Mais
cet écrin, il est désespérément vide. Seul un tracé approximatif suggère
l’emplacement d’un château aujourd’hui disparu.
Jadis se dressait la vaste demeure
royale, agrémentée de marbres et de dorures, où des laquais en
livrée prévenaient le moindre des désirs royaux.On raconte que le Roi-Soleil affectionnait tout particulièrement de nourrir les carpes
d’un bassin. Etrange prédilection , certes, mais, comme chacun sait, les carpes sont muettes et se contentent de faire des bonds . Subtile invitation au silence que Louis XIV
adressait aux courtisans trop volubiles…A la place du bassin aux carpes,
s’étale une cavité béante, parcourue d’herbes folles, où des
chiens en liberté conditionnelle aiment à folâtrer.
Un autre tracé témoigne de
l’emplacement des pavillons des invités royaux : Louis-le
Grand choisissait avec soin les rares hôtes qui auraient le
privilège de l’accompagner à Marly. Car plus qu’une résidence
secondaire, Marly se voulait l’anti-Versailles, jardin secret d’un
roi redevenu simple mortel. C’est ici que le monarque se dépouillait
de sa grandeur , s’étourdissait au son des cascades de Le Nôtre ,
s’abîmait dans la contemplation des chevaux de pierre se cabrant
sous la main de l’homme. Les cascades ont , elles aussi, déserté
les lieux. On a du mal à concevoir que cette succession de talus
herbeux avait pour vocation de recevoir l’eau vive.
Plus rien ne subsiste des splendeurs
passées , comme si , par pudeur, l’histoire avait voulu effacer la
part d’humain du fils de Louis XIII , pour ne retenir que la
magnificence du grand monarque et de son Versailles. Le Roi-Soleil
ne pouvait avoir sa part d’ombre, semble nous dire la postérité.
Qu’en serait t’il si le bassin aux carpes existait toujours ?
Aurait-on fait tomber le roi de son piédestal, lui qui traverse les
siècles auréolé de gloire ? Saint-François charmait bien les
oiseaux , et Orphée les bêtes sauvages . Pourquoi donc
refuser au grand Louis le plaisir de commercer avec le monde
aquatique ?
A Marly, les pierres ne parlent pas.
Point n’est besoin de s’extasier devant les œuvres d’artistes
de renom. Mais, une fois
surmontée la déception de ne pas succomber au sublime, alors nous
vient imperceptiblement un sentiment nouveau. Le bonheur simple
d’être si proche et si lointain d’un grand souverain , que
l’on a du plaisir à imaginer au pied d’un bassin, l’œil
pétillant, et riant aux éclats aux bonds de carpe de l’humanité.
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