On croit souvent à tort que le virtuel , par son aspect immatériel, est
le paradis sur terre , une version ouatée du monde réel où l'on côtoie
des anges et qui nous préserve des accrocs de la vie. C'est oublier trop
vite que les anges en question ne sont que trop humains , et qu' en leur
sein se cache une catégorie non négligeable de désaxés , escrocs en
tout genre et pervers de tout poil. D'une part, parce que , en dehors
de l'usage purement professionnel que l'on peut faire d'internet, il est
assez rare de ne pas avancer masqué. L'internaute fait sienne la devise
de Descartes " larvatus prodeo" , et dissimule son identité sous
autant de pseudos qu'il lui chaut . D'autre part, parce que la Toile ,
de par son étendue insondable, est un terrain de jeu idéal pour les
esprits malins , dans les deux sens du terme, désireux de jouer des
tours aux plus naïfs d'entre nous . Du script kiddie au hacker professionnel , les pirates sont légion.
Il en découle que ce paradis artificiel devient vite un enfer si l'on ne
s'entoure pas des précautions nécessaires . Il faut être inconscient ,
en effet , pour ne pas s'armer d'un pare-feu , bouclier indispensable
pour lutter contre les intrusions malveillantes . Sans lui, les cyber-attaques peuvent être fatales . On frémit rien qu'à songer aux menaces
qui planent sur nos chères données . Virus, ver, cheval de Troie ou
bombe logique , le hacker ne recule devant rien . Dans le royaume des
ondes électroniques , on assiste à une guerre bactériologique d'une
ampleur inégalée . Si vous n'y prenez pas garde , votre ordinateur se
transforme en " machine zombie ", pilotée par un pirate de haut vol
envoyant à vos contacts des messages allant du plus vénal au plus
obscène . Les plus crédules , quant à eux , font les frais du phishing ,
en accordant leur confiance à des sites clones créés dans le seul but
de s'approprier leurs informations bancaires .
Cet espionnage électronique est d'ailleurs une manne pour les époux
trompés. Plus besoin de recruter de détectives pour prendre en filature
un conjoint suspecté du délit d'adultère , ou de soumettre l'infidèle
au test du polygraphe . Toute l'astuce réside dans le décryptage du mot
de passe de la messagerie , pièce maîtresse sur l'échiquier de la vérité . Or les trois
questions secrètes censées monter la garde, comme le tricéphale Cerbère ,
à l'entrée du Panthéon de vos confessions , n'ont aucun secret pour qui
partage votre vie. La faute en est aux analystes-programmeurs qui font hélas
preuve, en cette occasion, d'un manque cruel d'anticipation . Il faut être amnésique pour ne
pas se souvenir du nom de votre animal préféré ou de la ville où vous
êtes né(e)...
Autre danger , et non des moindres, le pillage éhonté des images
auxquels se livrent des internautes peu scrupuleux. La tentation est
grande , pour certaines d'entre nous , d'exposer leurs appâts sur les
réseaux sociaux , histoire de faire grimper leur cote de popularité .
Mais quelle n'est pas leur stupeur quand elles apprennent , un jour ,
qu'elles figurent sur certains sites dits spécialisés, attisant la
lubricité de mâles en mal d'activité sexuelle. De starlette à porn star,
elles font le grand écart . Une gloire dont elles se seraient
probablement passé...
Il est un autre fléau dont on se passerait volontiers avec délices ,
même s'il est moins nocif que les précédents . L'envoi de spams! Quand
on connaît l'origine du mot (marque de corned beef en conserve ) , on
comprend mieux pourquoi ce mets peu ragoûtant nous reste sur l'estomac . Ce
pourriel publicitaire nous pourrit bien la vie à nous , les femmes ,
surtout lorsqu'il affiche un sexisme non politiquement correct tant il vise
essentiellement un public masculin . Car a -t-on décidément besoin de Viagra? Ressentons-nous l'envie de
tchatter avec des créatures dénudées via webcam? Encore un champ
d'action où les Femen feraient bien de s'illustrer ...
Moi qui vous parle , je fus victime récemment , ainsi que des millions
d'autres blogueurs , d'un bug sans précédent dont la virulence a
engendré une semaine de nuits blanches dans la communauté informatique Google . La cause de cette panique généralisée fut
l'ajout d'un widget à l'allure angélique , mais possédant une force de
frappe égale à celle d une arme de destruction massive . Imaginez le
désarroi de millions de Geeks privés du droit d'accès à leur blog,
pestant dans toutes les langues contre ce virus qui leur faisait un pied
de nez en ouvrant des fenêtres pop-up en cascade. De quoi perdre son
sang-froid ! Cela a eu ,au moins, le mérite de me dissuader de jouer les
apprenties sorcières à l'avenir, et de contempler les effets dévastateurs
du virtuel dans le réel . Rien ne sert de bloguer, il faut sauvegarder
à point !
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