Les bonbons , c'est mon talon d'Achille . Alors , bien-sûr , je préfère
les savoir à l'abri dans les vitrines des confiseries plutôt que d'en
garnir les bocaux de mes étagères . Statistiquement parlant, leur
espérance de vie sera plus longue , et mon taux de glycémie , beaucoup moins alarmant . Or, pour mon plus grand malheur , un mauvais génie ,
certainement soucieux de booster la consommation de ces friandises
gélatineuses , a mis au point une application smartphone démoniaque mettant à mal mes bonnes résolutions . Nom de code : Candy Crush . Cible
privilégiée : célibataires oisifs . Préjudices imputés : addiction
incurable .
Heureusement pour moi, je ne rentre pas dans la
catégorie des cibles du produit incriminé. Non que je ne
sois pas célibataire , ou plutôt , célibattante , terme plus approprié.
Mais voyez-vous , l'oisiveté est loin d être l'état qui me caractérise ,
comme en témoigne la prolifération de mes écrits sur cet auguste blog .
Cela dit, je dois avouer subir de plein fouet les retombées
radioactives de cette bonbonnière virtuelle .Car , à mon grand dam, je
reçois régulièrement, sur un réseau social connu, les invitations
répétées d'"amis" souhaitant me faire partager leur passion dévorante pour
ce jeu chronophage.
Chronophage , ou plutôt neurophage , excusez
le néologisme . Car , après consultation des victimes de l'agression
perpétrée par ces sucreries made in UK , il semblerait qu'une
large portion de l'hémisphère gauche du cerveau soit visée. Pour ce qui
est de l' hémisphère droit , aucun souci . On ne vous demande pas d'être inventif. Bien au contraire . Le but du jeu , c est d'annihiler en
vous tout élan de créativité intempestif. En clair, la société King,
comme son nom l'indique, veut régner sur vos esprits en pratiquant un
lavage de cerveau carabiné et en vous incitant à délier les cordons de votre
bourse quand vous atteignez un point de non retour.
Car , cerise
sur le gâteau , le concepteur britannique de ces bonbons diaboliques
en a beaucoup plus qu'il n y paraît dans le citron . C'est pour cela qu'il
ne se gêne pas pour se payer votre fraise autant qu'il le peut . Car
vous n'avez pas neuf vies , comme les chats , mais cinq . Faute de quoi
vous devez patienter trente minutes interminables avant de vous relancer
dans votre écrabouillage de gélatine colorée, ou bien mettre la main au
portefeuille et permettre au sujet de sa majesté d'accroître ses gains. De quoi laisser un goût amer dans votre bouche ...
Rétrospectivement
, j'ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir été éblouie par le
joyau de la couronne de l'empire King . Objectivement , je pense ne devoir
mon salut qu'à mon péché de gourmandise . Je ne conçois pas en effet que
des bonbons en gélatine puissent être emprisonnés dans des
grilles et soumis à une destruction systématique massive. À mes yeux ,
et surtout à ma bouche, cela constitue un crime de lèse-majesté passible d'une
peine de prison à perpétuité. Alors, pour une fois, je vais céder à la
tentation , courir chez mon confiseur attitré et remplir mes bocaux de
ces friandises acidulées . Parce que je le vaux bien, après tout!
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