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dimanche 22 septembre 2013


   Essaouira, le vent s’engouffre par tes créneaux en ton sein , et gonfle tes poumons de cité corsaire.Tel un navire de guerre,  tes  canons pointés vers l’horizon,  tu défies l’océan et ses lames en furie.  La blancheur de tes murs claque comme une voile, tandis que tes portes de bois posent leur regard bleu turquoise sur les  frêles silhouettes colorées s’écoulant le long des ruelles. En cet après-midi de printemps,  le soleil ruisselle sur  tes toits aplatis par la chaleur.

   Ignorant les passants,  deux chats noir ébène , enroulés comme deux rubans de réglisse, reposent à l’ombre d’un banc de pierre. Non loin, Amine , treize ans, me sourit et me fait signe de le suivre avec un air de mystère.Ses yeux noisette respirent la candeur et semblent heureux de me conduire là où personne ne va.

    Au détour d’un bâtiment lépreux , une cour secrète, de modestes dimensions, se révèle à ma vue. Là, emplissant l’espace de sa toute-puissance végétale, un ficus géant déploie ses vigoureuses ramures vers l’azur étincelant. Le colosse trône sur un entrelacs de racines , agrippant la terre  de ses doigts noueux.

   « Il a trois siècles », me dit Amine tout-bas, avec un respect empli de fierté.Puis il s‘assoit au pied de l’arbre , comme  pour m’en faire mesurer la grandeur , lui , le petit prince à la peau dorée au royaume des baobabs. Mes yeux éblouis remontent vers la couronne émeraude du vénérable ancêtre. Là-haut, depuis des siècles, les feuilles tissent un vaste étendard percé, à maints endroits,  par les coups de rapière du dieu soleil , et ce sont autant d’ étoiles qui me  clignent des yeux avec malice, dans cette petite cour aux mille et un délices.








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